Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de la Section du PCF Pierre Bénite
  • : A pour objectif de faire connaître au public les activités et initiatives de la section du PCF qui rayonne sur le canton d'Irigny(69)
  • Contact

Archives

Articles Récents

  • Penser un monde nouveau. L’hôpital de demain, ce bien commun, par Alain Bruneel
    L’Humanité, avec sa plateforme numérique l’Humanite.fr, prend l’initiative de solliciter des contributions pour repenser le monde et inventer des alternatives, avec l’ambition d’être utile à chacune et chacun d’entre nous. Cette démarche sera prolongée...
  • Protestons auprès de l'A2
    Protestation contre l’absence de Pierre Laurent à l’émission du 22 mai sur France 2 Un exemple reçu J'ai téléphoné au 08 90 71 02 02 (bien reçue par un homme qui m'a donné l'adresse de Poitiers : TSA 67300 86 963 FUTUROSCOPE. AINSI QUE LE SITE DE FRANCE2)...
  • Ukraine : une interview intéressant de M. Maillard
    Ce Normalien agrégé d’allemand a été le Conseiller diplomatique du Général de Gaulle à l’Élysée de 1959 à 1964 – avec au menu Guerre d’Algérie, réconciliation franco-allemande, Construction européenne, crise de Cuba, poursuite de la décolonisation, etc....
  • Le 8 mai 1945 : le massacre de Sétif avec 45 000 morts !
    En Algérie il y a 69 ans, 8 mai 1945 : massacre colonial à Sétif Ce massacre, fera 45 000 victimes. N’oublions pas Rosa Moussaoui «C'était la fête à Sétif, la victoire contre le nazisme, on a entendu sonner les cloches et on nous a annoncé qu'on allait...
  • Crise au journal "Le Monde", 7 rédacteurs en chef sur 11 démissionnent ...
    Réaction de Jean Luc Mélenchon Depuis de nombreux mois, le journal « Le Monde » tient une ligne éditoriale à charge contre le Front de Gauche en général et contre moi en particulier. « Le Monde » fait de la politique engagée. À une entreprise méthodique...
  • Hollande en rajoute encore sur BFM !
    Hollande sur RMC/BFM TV : "Halte au massacre" (Pierre Laurent) Le Président de la République s'est livré ce matin sur RMC/BFM TV à un laborieux service après-vente de sa politique. Mais le pire, c'est qu'il en rajoute à chaque fois une couche, cette fois...
  • Les 5 de Roanne définitivement relaxés !
    En date du 23 avril 2014 Monsieur le Président de la Chambre des Appels Correctionnels de la Cour d'Appel de Lyon a ordonné la non admission de l'appelle du Procureur Général et cette ordonnance n’étant pas susceptible de voies de recours. Nos cinq camarades...
  • Ce dimanche, les nouveaux chiens de garde à la Télé
    Dimanche 04 Mai 2014 LCP 20h30 - 22h10 (Durée : 1h40) Les nouveaux chiens de garde Genre : Film documentaire ________________________________________ Pays : France - Date de sortie : 2011 ________________________________________ Réalisateur(s) : Gilles...
  • Alstom : la CGT réagit fortement !
    "On est sacrifié pour la finance" Entretien de l'Humanité avec Christian Garnier, représentant CGT au comité de groupe et délégué syndical central de la branche Transport d’Alstom. Comment avez-vous accueilli la nouvelle des tractations entre General...
  • Le cas Alstom ou les enjeux des européennes du 25 mai
    L’Europe libérale ne protège pas des rapaces de la finance La France perd son sang et ses dirigeants font des moulinets autour du thème du « redressement productif ». L’Europe est un sujet de dissertation, mais ne protège ni nos atouts industriels ou...

Peine De Mort

5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 08:19

 

 

Inauguration de la Fête par Bernard Genin maire de Vaulx en Velin, en présence de

Guy Fischer sénateur du Rhône, de Martial Passi maire de Givors, de Danielle Lebail

secrétaire fédérale et Marie Christine Vergiat députée européenne

Les forces vives du monde entier de

la Fête de l’Huma du Rhône

 

Plus de monde, plus de stands et toujours des rencontres, des débats : la 12ème édition de la Fête de l’Huma Rhône affichait samedi une belle dynamique à Vaulx en Velin. « Nous avons vendu plus de 1500 entrées. Et il y a une grande diversité d’associations qui œuvrent pour améliorer la vie des gens contre une société d’exploitation », se réjouit Raymond Combaz, l’un des organisateurs.

 

« Les thèmes sont porteurs. Les gens sont exsangues. Et avec la TVA qui va augmenter, ce sont encore les plus modestes qui vont déguster », constate Dorothée, une militante.

 

Au milieu de la salle, un grand débat « Pour une véritable justice fiscale et l’annulation de la hausse de la TVA ». « La politique austéritaire a des conséquences : on voit le taux de pauvreté passer de 18 à 25% », affirme Marie-Christine Vergiat, députée européenne. « C’est en taxant le capital qu’on combat le capital. L’impôt juste, progressif, c’est le fondement de notre République : il peut permettre une juste répartition des richesses, il peut réduire les inégalités qui aujourd’hui s’aggravent. Il faut relayer la colère que l’on entend par des propositions politiques pour une grande réforme fiscale », affirme le député André Chassaigne.

 

Puis place à la partie témoignages, consacré cette année au sport au féminin. En intervenants Lucas Boghossian, Andrée Loscos, Sandrine Nallet, Christine Mouquet-Noppe, François Perez. Tous ont fait le constat d’une inégalité de traitement médiatique entre sport masculin et sport féminin, et d’une marchandisation croissante du sport. Le débat, bien entamé avec la salle, se poursuivra à travers les actions du collectif sport du PCF qui compte bien creuser encore un peu plus la question.

 

Des débats, mais aussi des stands associatifs, politiques, de tous les pays. Rafah et Nasser représentent ainsi le Parti Communiste irakien, le premier parti communiste du monde arabe. Créé en 1934, il a été interdit sous le régime baasiste de Saddam Hussein et doit maintenant affronter les partis islamistes sectaires qui contrôlent le pays en le divisant. « Tout le monde a peur d’une guerre civile », s’inquiètent-ils.

 

Un peu plus loin, le stand de la Jeunesse Communiste montre sa dynamique. « Nous étions 80 adhérents l’an dernier, 150 cette année. Nous avons doublé. Les jeunes ont de plus en plus de problèmes de précarité. Il y a un ras-le-bol général et une envie de s’organiser pour changer la société. », commente Nicolas.

 


Partager cet article
Repost0
20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 08:34

 

 

 


 

 

 

Fête de l'Humanité. 80 000 personnes ont assisté, dimanche, au spectacle de Jamel ­Debbouze sur la grande scène pour la dernière de Tout sur Jamel. Un numéro de haute voltige pour le gamin de Trappes, où l’humour et l’émotion étaient au rendez-vous.

 

Jamel Debbouze adore se lancer des défis et se mettre en danger. Il lui aura fallu un culot monstre et une bonne dose d’inconscience pour imaginer jouer en plein air et en plein jour devant 80 000 personnes. C’est pourtant ce qu’il a fait dimanche après-midi sur la grande scène de la Fête de l’Humanité, à l’occasion de la dernière de son one-man-show Tout sur Jamel. L’humoriste était heureux de se produire à la Fête, où il venait gamin avec les communistes de Trappes (Yvelines), la ville où il a grandi. C’est ici qu’il fit ses premières scènes dans des stands avec la compagnie Déclic Théâtre. Il se souvenait de tout cela en arrivant, ému et joyeux, au parc de La Courneuve.

 

Quelque peu impressionné, il a tenu aussitôt à prendre la mesure des lieux. C’est le meeting ? Peu importe, il monte sur scène, derrière les membres du comité national, pendant que Pierre Laurent prononce son discours. Direction la pelouse et la foule, il veut se rendre compte de l’immensité du parterre et entendre le retour son. Il s’arrête enfin au car de la régie images du grand écran. Jamel donne quelques indications aux réalisateurs : « Plus vous me filmerez en gros plan, plus je pourrai travailler les expressions. »

 

Le voilà sur scène après la première partie de l’humoriste du Comedy Club Malik Bentalha. « C’est la relève », dira-t-il plus tard. Jamel avait promis des surprises. Il lance quelques blagues de circonstance : « Il est où Robert Hue ? Je suis venu pour le voir, moi ! » Roi de l’improvisation, il moque gentiment les cocos : « Vous êtes tous des communistes, là ? Arrêtez vos conneries, ça se saurait s’ils étaient autant en France ! » Il s’adresse à un spectateur : « T’es communiste toi ? Prouve-le ! T’as des sandales et des chaussettes rouges ? » Les rires fusent : « C’est qui Karl Marx ? Une piscine ? Dégage de la Fête de l’Humanité ! »

 

Le ton est donné, Jamel est en famille : « J’ai une affection particulière pour les communistes. C’étaient les seuls, quand j’étais enfant à Trappes, qui venaient nous parler. Ils n’avaient pas peur de nous, eux et les gitans ! » La Fête de l’Huma ? Le « concept » lui plaît : « C’est du militantisme festif. On boit de la bière, on mange des merguez et on se rappelle qu’il faut aller voter », comme aux prochaines municipales : « Allez voter, c’est important. On habite en France, c’est un pays démocratique, on peut voter pour changer les choses et c’est gratuit ! »

 

Les présentations faites, Jamel a repris le cours de son spectacle, dans lequel il parle de son enfance, de son parcours. À travers mille anecdotes savoureuses, il parvient à émouvoir en s’amusant de ce qu’il a vécu. L’apprentissage du théâtre, son père, sa mère, sa circoncision, sa scolarité, son mariage avec la journaliste Mélissa Theuriau, qu’il présente sur scène, son fils Léon, la religion, le choc des cultures entre sa famille musulmane et sa belle famille catholique, l’immigration. Jamel sourit de tous les clichés et plaide pour un mieux vivre ensemble. Une belle leçon d’humanisme sur fond de partage et de mixité.

 

"On ne peut pas lutter contre la mixité"

 

À la fin, copieusement arrosé de champagne par son équipe, il a remercié la Fête de l’Huma : « C’était la dernière, c’est chez vous qu’on voulait la faire. C’était important. Merci infiniment ! » Et d’ajouter : « Il y a des gens de toutes les origines, des Noirs, des Arabes, des Moldaves… mais surtout, ce qui est frappant, c’est qu’il y a des gens de toutes les générations. Je vous jure, ça fait chaud au cœur. Vive la France ! » En coulisse, il nous confiera : « J’ai vécu un moment incroyable et pendant quelques instants je n’ai plus touché terre ! J’espère que ce spectacle peut permettre aux gens de se rendre compte qu’on n’a pas d’autre alternative que de bien vivre ensemble et de s’entendre. On ne peut pas lutter contre la mixité. C’est un mouvement naturel. Ce ne sera plus un sujet, la couleur, bientôt. La seule chose qui nous séparera, ce sera l’argent. »

 

Article de l'Humanité

Partager cet article
Repost0
19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 09:09

 

1176360_633229766701724_1980437094_n.jpg

Le bonheur sur terre,

le temps d’un week-end

 

Tel un boomerang perdu de vue dans la ligne d’horizon qui réapparaît soudain, la phrase a ressurgi pour frapper notre esprit, encore et encore. Lors de l’édition 2010, Cyril, enfant de la Fête, comme tant d’autres, urgentiste de profession et désormais bénévole tous les deuxièmes week-ends de septembre, avait ainsi laissé libre cours à son plaisir : « Ah, si simplement la vie ressemblait tout le temps à un week-end de Fête de l’Humanité. Ce serait le bonheur sur terre. »

Évacuons de suite ce que nous ne reprendrons pas dans « notre-monde-de-demain-du-bonheur-sur-terre »: la météo. Reconnaissons qu’elle nous avait plutôt été agréable depuis quelques années. Sauf un épisode, devenu quasi légendaire, d’un samedi soir de 2011 où un déluge presque biblique avait retardé le concert de Joan Baez, avant que le cristal de sa voix n’envoûte (aussi) les cieux.

Voilà que la pluie s’est vengée ce week-end. Pas un torrent épisodique, non. Plutôt, un goutte-à-goutte sans fin. Comme un supplice chinois. « Un supplice breton », a rectifié un collègue, au mauvais esprit. Annoncé partant pour le milieu de la journée de samedi, le crachin a finalement pris ses quartiers jusque dans la soirée, arrosant un public de la grande scène, rincé mais en rangs serrés face à Zebda, Asaf Avidan puis -M-.

Mais comme la Fête a décalé, il doit y avoir une décennie de cela, son emprise au sol, il y a désormais plus de bitume que de terre sous le pas du peuple de la Fête. Donc pas d’enlisement généralisé, pas de pataugeage dans la gadoue et pas de tentation, de la part de la rédaction, de refaire un titre (osé, de mémoire, dans les années 1990) : « De boue, les damnés de la terre. » Dimanche, c’est un ciel bleu qui accueillait les lève-tôt et quelques couche-très-tard, pour une journée de grand soleil, comme pour donner raison à Cyril : « Ah, si simplement, la vie ressemblait tout le temps à un week-end de Fête de l’Humanité. Ce serait le bonheur sur terre. »

À la Fête de l’Huma, préfiguration d’un monde meilleur, il n’y a pas de couleur de peau. C’est ce qu’a revendiqué Lilian Thuram, vendredi, à l’agora de l’Huma. « Je suis devenu noir à l’âge de neuf ans quand je suis arrivé à Paris, a rappelé le fondateur de la fondation Éducation contre le racisme. La couleur de peau est une construction historique. » Nous est revenu en mémoire un beau mot du même Thuram, interrogé il y a quelques années sur les propos d’un président de région sur le nombre de Noirs en équipe de France : « Personnellement, je ne suis pas noir. » Humain, simplement humain. Comme ce jeune gars qui s’avance au micro pour questionner le champion du monde 1998. Il a la peau couleur d’ébène. Il se présente : « Denis, de Normandie. » « Thuthu » en plaisante : « Ça ne se voit pas, monsieur… »

À la Fête de l’Huma, préfiguration d’un monde meilleur, la production des Fralib s’écoule. S’arrache, même. Au stand des Bouches-du-Rhône, comme au forum social, les salariés en lutte depuis des années pour sauvegarder le site de Gémenos, près de Marseille, ont présenté leur petite boîte blanche frappée de l’éléphant (cette marque qu’Unilever refuse de leur céder) et contenant le tilleul de Provence. Pas de prix fixé, il est laissé à la souveraineté du consommateur citoyen. « Les gens sont très généreux », témoigne Gérard Cazorla, syndicaliste CGT. Projet alternatif, circuit court, relance de la production : tiercé qui pourrait être gagnant pour peu que le courage des salariés puisse s’appuyer, un jour, sur la puissance publique.

À la Fête de l’Huma, préfiguration d’un monde meilleur, on boit donc du tilleul de Provence (c’est nouveau), on mange de tout (c’est connu), du bon (c’est réputé) et moins cher qu’ailleurs (c’est à ne pas oublier). Sainte trinité gastronomique. « Manger bien, manger local, au juste prix : est-ce possible ? » interrogeait un débat organisé par la fédération PCF de Maine-et-Loire. Affirmatif. La preuve par la pratique a été apportée par l’Auberge du Périgord (foie gras, omelette aux cèpes, on ne vous dit que ça !), qui s’est appuyée sur les producteurs locaux dans l’esprit du circuit court.

À la Fête de l’Huma, préfiguration d’un monde meilleur, « les vacances, c’est un droit, c’est pas du superflu ». C’est Julien Lauprêtre qui le réaffirme. Il venait, samedi, à 17 h 30, de recevoir un chèque de 40 395,05 euros des mains du directeur général de Touristra. Depuis 2005, l’organisme de tourisme est partenaire du Secours populaire français. Des familles sont accueillies dans les villages. Deux journées de solidarité sont organisées pendant l’été dans tous les centres. Et, depuis 2008, près de 200 000 euros ont été récoltés et reversés à l’association que Julien Lauprêtre préside depuis 1958.

À la Fête de l’Huma, préfiguration d’un monde meilleur, on prend le temps de penser, avec l’université populaire de l’agora de l’Huma, dont le succès se renforce d’année en année, même à des heures que l’on croirait trop matinales. On soumet toute chose au débat (laïcité, journalisme, jeunesse, énergie, écologie, retraites, inégalités, industrie, sport…). On rencontre 
des auteurs (270, cette année) et on se gratte la tête devant 60 000 bouquins.

À la Fête de l’Huma, préfiguration d’un monde meilleur, il y a un État de Palestine (c’est écrit noir sur blanc, au fronton du stand de l’OLP, en plein cœur du village du monde), on a banni les armes nucléaires, Marwan Barghouti a été libéré, la construction européenne a été orientée au profit des peuples, les printemps arabes ont écarté les tentatives de confiscation et tracent 
leur chemin vers l’émancipation…

À la Fête de l’Huma, préfiguration d’un monde meilleur, on a vu Jean Jaurès. Des acteurs de théâtre ont en effet dit, en tous points de la Fête, des discours du fondateur de l’Humanité. Surtout, « la victoire de Jean Jaurès », dont il était question dans un débat au village du livre, c’est certainement le deuxième nom de cette Fête qui non seulement revendique le « bonheur 
sur terre » mais y travaille.

Partager cet article
Repost0
18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 13:46

 

480853 10150621329019538 788319537 9249683 188354786 n

 

 

La Fête de l’Huma est un trésor national. Depuis l'auto-sabordage du Parti communiste italien à la fin des années 80, aucun autre parti de gauche en Europe n’a ni la capacité ni la volonté d’organiser une fête populaire de cette importance. Car la Fête de l’Huma reste un événement politique majeur à gauche, y compris dans les années de reflux révolutionnaire ou de désunion à gauche.

 

De nos jours, nul besoin d’être communiste pour s’y presser. S’y rendent ceux qui se revendiquent de la gauche de transformation sociale. Peu importe la chapelle d’origine ou l’étiquette du jour. C’est la gauche de gauche qui se réunit à La Courneuve. Afficher un état d’esprit anticapitaliste et proclamer son attachement à un idéal socialiste (entendu de manière large), revêt ici une signification concrète. Quiconque à la Fête de l’Huma véhicule cet habitus politique voyage en territoire ami.

 

La Fête fait office de maison commune pour le peuple de gauche. C’est à ce titre que ce rassemblement est un joyau politique, un patrimoine commun d’une valeur inestimable. C’est aussi un véritable lieu de mémoire des gauches ; une mémoire pratique, incorporée et vivante. A la Fête de l’Huma, on y débat beaucoup de politique, bien sûr, mais on y joue aussi, on danse, on se divertit. Les jeunes et les enfants ne sont pas oubliés. Certains regrettent la part croissante prise par les concerts de musique « pour jeunes ». Pourquoi pas ? En quoi cela nuirait-il à l’apport politique de l’événement ? Et si ces concerts amènent un seul jeune dépolitisé vers la gauche, c’est en soi un acte positif.

 

En réunissant près de 280 auteurs, des universitaires et des artistes de premier plan, la Fête de l’Huma continue d’agir comme un aimant auprès de nombre d’intellectuels en France et en Europe. La visite du Village du livre est édifiante : on y trouve une masse de livres, de documents et de revues passionnants, preuve s'il en est de la vitalité de la pensée critique dans les sciences sociales et dans l'édition en général.

 

La deuxième semaine de septembre, la Fête de l’Huma est inscrite sur l’agenda de quelques centaines de milliers de citoyens. Tous ne sont pas des militants au quotidien, loin s’en faut, mais ils appartiennent à la famille de la gauche. Ils sont de la gauche réelle, celle qui incarne la condition du peuple dans sa diversité : les gens de peu, les moyens, les petits ou les dominés. Tous ont en commun le refus de l’ordre capitaliste dominant.

 

Pourtant unitaires pour quatre, aucun des camarades rencontrés ce weekend n’accepte la fatalité d’une gauche de gouvernement qui tourne le dos aux intérêts du peuple. Il suffirait qu’un ministre socialiste ou Vert vienne se promener dans les « Avenues » de la Fête (toutes baptisées du nom d’un personnage illustre de la gauche internationale), pour se rendre compte combien ce gouvernement « de gauche » a trahi les (maigres) espoirs de celles et ceux qui avaient voté pour François Hollande il y a plus d’un an à peine. Ce rejet est tellement massif et radical qu’il suscite en moi un sentiment vertigineux : dans ces conditions, comment la gauche pourra-t-elle espérer remporter les prochaines élections ? Evidemment, ces ministres évitent soigneusement de venir à la Fête et, ainsi, la probabilité que ma prédiction se réalise se renforce.

 

Débat, Fête de l’Humanité, 15 septembre 2013. 
Débat, Fête de l’Humanité, 15 septembre 2013.

 

La Fête de l’Huma est enfin un lieu de socialisation intense. Les plus anciens et les plus assidus comprendront ce que j’entends ici. On y rencontre tant d’ami(e)s, de camarades ou de simples connaissances. On s’y fait des ami(e)s aussi. On boit, on mange la cuisine régionale préparée dans les stands des fédérations du PCF. Le travail et le dévouement militants sont époustouflants. Il est réjouissant et émouvant de voir ces milliers de bénévoles s’activer sans répit pendant plus de trois jours ; pour leur parti, mais pour la gauche de transformation sociale, leur gauche.

 

La Fête de l’Huma est au cœur du patrimoine de la gauche française et internationale. La forte représentation internationale dans les allées du parc de La Courneuve en fournit la démonstration chaque année. Cette Fête aide à résister à l’air du temps actuel, morose et souvent ignoble.

 

Blog de Philippe Marlière (Médiapart)

Le 16 septembre

Partager cet article
Repost0
18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 09:11
"J'ai été membre actif de la Fête de l’Huma!"


 

 

 

Dimanche après-midi, l’humoriste Jamel Debbouze a créé l’événement en se produisant pour la première fois sur la grande scène devant plus de 80 000 personnes. Pour l’artiste originaire de Trappes, qui fit ses débuts sur scène ici, passer à la Fête de l’Huma est une vraie « consécration ». Extrait de l'entretien exclusif qu'il a accordé à l'Humanité.

 

Dimanche, sur la grande scène, vous allez vous produire devant 80 000 personnes. Pas trop le trac ?

JAMEL DEBBOUZE. 80 000 personnes? C’est ce que je fais quotidiennement ! (Rires.) Cela fait trois ans que je tourne avec le spectacle Tout sur Jamel. On s’arrête avec vous. C’est la der des der. Vous me faites un beau cadeau. C’est exceptionnel de se retrouver dans une telle configuration. Jouer devant autant de monde, et surtout dans cette ambiance. La Fête de l’Huma, c’est particulier.

 

Mais vous, vous étiez déjà venu à la Fête, à vos débuts?
 

JAMEL DEBBOUZE. Vous rigolez ou quoi, j’étais membre actif de la Fête de l’Huma! J’y ai joué à différentes reprises. Il faut que vous sachiez un truc. Quand on était à Trappes, les seuls Français qui nous parlaient, c’était les communistes. C’est les seuls qui n’avaient pas peur de nous, eux et les Gitans ! (Rires.) Donc, on se retrouvait à la Fête avec des gens qui nous prenaient en considération et qui nous proposaient de faire toutes sortes de choses, et essentiellement boire du vin chaud à la canette! C’était dégueulasse, mais on le faisait parce que les mecs étaient supersympas. Je me rappelle des cocos de Trappes qui nous emmenaient dans leurs bus. Après, j’ai joué dans des petits stands, devant des gens qui avaient de la boue jusqu’aux genoux, dans un vacarme monstre, entre des discours de Robert Hue et des gens qui lançaient des fers à cheval dans des stands d’animation. Je me souviens de ma propre expérience de la Fête de l’Huma comme artiste débutant, comme spectateur et comme buveur de vin chaud ! Mes premières scènes, c’était dans des stands avec la compagnie Déclic Théâtre de Trappes.

 

Comment avez-vous réagi lorsqu’on vous a proposé de faire la grande scène?
 

JAMEL DEBBOUZE. J’ai répondu carrément oui. C’est une consécration que de se retrouver sur la grande scène. Pour moi, c’est la récompense suprême parce que, pour le coup, t’es considéré comme un artiste majeur. Ça veut dire quelque chose de se retrouver sur cette scène. J’ai essayé d’être communiste, c’est très dur ! (Rires.) Porter des sandales avec des chaussettes rouges, c’est compliqué! Ce sont eux les premiers qui nous ont inculqué la notion de militantisme, de partage. J’ai essayé d’être communiste mais mes frères me prenaient tous mes habits, tous mes disques! (Rires.) Je plaisante, mais c’est vrai que j’étais fasciné par ces gens qui, a priori, n’avaient pas d’a priori.

 

Les humoristes du Comedy Club seront là eux aussi, au stand de l’agora samedi soir...
 

JAMEL DEBBOUZE. Il y a eu une envie commune. On a tout de suite été les bienvenus, comme si on avait notre carte du Parti. Ça m’a vraiment fait chaud au coeur, car être considérés par ce festival, cela veut vraiment dire quelque chose pour nous, artistes. On ne fait pas la Fête de l’Huma comme on fait un autre festival. Il y a une pression et en même temps, une chaleur. Aux Vieilles Charrues, il y a quelques années, c’était la première fois que je jouais en plein air devant autant de monde. Mais aujourd’hui, avec la Fête de l’Huma, c’est complètement différent. D’abord, je suis conscient de ce qui m’attend. Ce n’est pas une mince affaire. C’est devant un public énorme, en plein jour. Ce n’est pas de la musique, pour capter l’attention, il va falloir envoyer!

 

BUOcgowIIAAayE4.jpg

 

Interview à l'Humanité

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 06:47

 

La Fête de l’Humanité du Rhône

va vous être utile…


 

L’heure est à la mobilisation sociale, citoyenne, populaire contre la puissance de feu déployée par la droite, l’extrême-droite et la finance. Ils se battent bec et ongle pour empêcher tout changement, pour que la parole de la majorité des électrices et des électeurs ne soit pas respectée. Ils combattent pied à pied toute mesure, aussi petite soit-elle, pouvant aller vers plus de justice sociale, plus de liberté.

 

En face, nous devons nous unir, résister et agir pour que le changement entre dans la vie quotidienne de nos concitoyens. La Fête de l’Humanité Rhône peut y contribuer.

 

Quand le chômage et la précarité explosent, rien n'est plus urgent que de se rassembler, de s'unir et d'agir afin que le rapport des forces sociales et politiques penche du côté des attentes du monde du travail et de la création. Dès lors, le gouvernement socialiste et écologiste devra en tenir compte en prenant les décisions conformes aux espoirs placés en lui lors des élections présidentielle et législatives.

 

Chacun constate que ce n’est malheureusement pas franchement le chemin qui est suivi et que les privilégiés de la fortune sont trop souvent plus écoutés que vous.

 

Répondre à vos demandes de justice et de démocratie, de sécurité dans le travail, d’un autre avenir pour vos enfants, ce n'est pas seulement tenir compte des engagements qui ont été pris à votre égard, c'est aussi créer les conditions pour sortir de la crise.

 

Evidemment pour cela, il est indispensable que la gauche se place résolument  à vos côtés pour contrer le pouvoir de nuisance des puissances d’argent ; qu’elle soit un bouclier efficace contre la terrible dévastation de l’emploi en cours ; qu’elle agisse avec détermination pour changer l’Europe, au lieu de faire voter en catimini un traité co-écrit par Merkel et Sarkozy.

 

Partout où elle est appliquée, l’austérité est une terrible impasse. Comme chez nos voisins européens, elle ne fera qu’aggraver les souffrances, la précarité de vie et le chômage.

 

Voilà pourquoi à l’unisson des grands rassemblements des travailleurs et des jeunes en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Roumanie, il nous faut nous aussi nous faire entendre en faveur de choix progressistes. Stopper les plans de licenciements en cours, lancer de grandes réformes structurelles pour une nouvelle répartition des richesses qui privilégie les salaires, la protection sociale, les retraites au lieu des dividendes des actionnaires et des coffres des rentiers,  telle devrait être l'ambition d'une gauche qui dispose dans les institutions des majorités pour en décider. Des majorités pour promouvoir une réforme fiscale juste, la création d’un nouveau système bancaire et financier, de telle sorte que l’argent irrigue la société pour l’investissement, l’emploi, et le mieux être pour toutes et tous. Des majorités pour que les patrons et les gros actionnaires ne soient plus seuls à décider de la marche et de l'avenir des entreprises grâce à une grande loi donnant de nouveaux pouvoirs et droits aux salariés et plaçant des secteurs d'activité économiques et financiers sous maîtrise publique et sociale tant il s'avère qu'aujourd'hui, leur gestion privée fait peu de cas du développement de l'emploi et des investissements productifs.

 

Pour avancer dans ces directions, nous ne pouvons compter que sur notre unité dans la mobilisation contre la droite revancharde et pour une gauche qui améliore vraiment notre vie.

 

Cela implique qu'ensemble nous défrichions  les chemins inédits d'un processus de transformation sociale qui porte en son cœur « l'humain d'abord ». Il en sera beaucoup question à la Fête de l’Humanité. Participez-y. Enrichissez-la de vos idées, de vos réflexions, de vos espoirs.

 

Patrick Le Hyaric

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 08:42

 

 


 
Partager cet article
Repost0
23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 18:05

 

 

Partager cet article
Repost0
18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 06:42

 

...s'adresse aux personnalités


img_8584.jpg

 

Madame, monsieur,

Chers amis, chers camarades,

 

« Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. » François Hollande, 22 janvier 2012, Le Bourget.

Monsieur le président Hollande, écoutez le candidat François, révisez ses discours car c’est le mandat que vous ont confié les Françaises et les Français. Relisez-le vite, car si la bataille n'est pas tout de suite engagée le candidat François accusera bientôt le président Hollande.

Nous, en tout cas, on n'oublie rien. On a aimé l'année écoulée, la bataille menée. Et avec des millions de nos concitoyens, on s'est fait un serment place de la Bastille, plage du Prado, place du Capitole  : si nous battons Sarkozy, on ne lâchera rien.

Alors nous y sommes, on a battu Sarkozy et la bataille du changement commence.

 

Notre adversaire sans visage l'a bien compris. Il a déjà déclenché son tir de barrage, dégainé ses plans de licenciements, son chantage à l'exil fiscal, son matraquage idéologique sur le coût du travail, et ses commandements patronaux : « La ratification du traité budgétaire européen ne devrait même pas être un débat, ordonne Laurence Parisot, il faut le signer des deux mains. »

Eh bien madame Parisot, il n'y a qu'un problème : c'est vous qui avez perdu les élections, et nous qui les avons gagnées. Et si vous avez déclaré la guerre au changement, soyez certaine que nous et les Français qui voulons ce changement ne sommes pas décidés à nous laisser voler la victoire.

Jamais l’Europe, jamais la France, jamais notre peuple, jamais le monde n’ont affronté une crise aussi grave, aussi dure, aussi dangereuse. Et nous avons les solutions pour en sortir.

Nous ne sommes pas des opposants. Les querelles politiciennes, les tractations, les bisbilles, tout cela n’est que détail car, après dix ans de droite, l’heure vient de sonner des responsabilités, de la France, de l’avenir de notre continent et de notre union.

 

Nous ne sommes pas des opposants. Nous ne nous opposons pas à un gouvernement, nous combattons une politique, l’austérité, qui enfonce l'Europe dans la récession. Nous récusons un diagnostic erroné qui confond la crise de la dette avec le vrai mal, la crise du cancer financier qui ronge le travail. Nous refusons de nous plier à la confiscation de la souveraineté populaire par une classe financière qui possède tout, les banques, les marchés financiers, les multinationales, et qui a déclaré la guerre aux démocraties et aux peuples.

Nous ne sommes pas des opposants. Nous sommes, comme les Français, prêts à l’effort et au travail. Et après tout, s’il s’agissait de se serrer la ceinture pendant deux ans pour que le pays aille mieux, nous serions prêts à en discuter.

Mais le choc budgétaire décrété par le président de la République n'est pas, ne sera pas, le choc salutaire espéré par les Français. L'austérité appelle l'austérité, c'est la règle implacable des marchés. N'avons-nous donc rien appris des souffrances des peuples grecs, portugais, espagnols, allemands... ?

Je sais bien qu'il est à la mode de pleurnicher sur ces pôvres riches obligés de se délocaliser, sur ce pôvre Bernard Arnaud et ses quarante milliards d'euros de fortune estimés. On ne nous tirera pas une larme.

A l'heure où la fraude fiscale représente plus que le budget de l'éducation nationale, je propose un principe simple : la case prison pour les délinquants fiscaux, la case salaires pour les travailleurs ! On arrête le Monopoly et on restaure l'Etat de droit.

Et qu'on ne vienne pas nous parler de flexibilité. Ou alors qu'on ose en parler aux dizaines de milliers de salariés menacés en ce moment de licenciements dans le pays, aux PSA, aux Fralib, aux Petroplus, aux Sanofi, aux Sodimedical, à à toutes celles et à tous ceux-là qui sont sacrifiés sur l'autel de la rentabilité et du profit financier. La flexibilité réclamée par le patronat, c'est le cache-sexe de la loi de l'argent contre le travail.

Qu'on ose en parler aux 900 000 salariés victimes de la dernière invention flexible du pouvoir Sarkozy : la rupture conventionnelle !

Le changement, ce sont les salariés qui l'ont voulu. C'est pour eux que la vie doit changer.

Nous serons nombreux à rejoindre dans quelques instants les salariés venus de toute la France pour manifester dans la Fête. Oui c'est pour eux, d'abord, que le changement doit commencer ! doit commencer tout de suite !

***

Nous ne sommes pas des opposants, nous sommes des bâtisseurs.

Notre problème principal n’est pas de soutenir ou de nous opposer au gouvernement de la France. Notre problème est de soutenir l’effort nécessaire pour rompre, pour changer, pour que l’esprit de défaite face aux marchés cède le pas à l’esprit de conquête d’un nouveau modèle social, économique, écologique, financier.

Ainsi, je m’adresse à chacune et à chacun d’entre vous, à moi-même, à mon parti, le Parti communiste français, au Front de gauche, à toutes les formations, à toutes les forces de la gauche avec, à l’esprit, la responsabilité à laquelle appelle la situation.

La France, l’Europe ont besoin que se lèvent à la fois un front populaire de refus de l’austérité et un mouvement de renaissance pour une nouvelle démocratie économique et sociale.

Nous sommes comme dans un moyen-âge où celles et ceux qui le peuvent ont la responsabilité de joindre leurs efforts pour une renaissance de l’esprit démocratique contre les féodalités mondiales que les forces de l’argent ont construites.

Si nous n'y prenons garde, l'argent-roi creusera à nouveau les tunnels par lesquels les nouveaux barbares, et je pense l’héritière de celui qui tortura en Algérie, tentent de se frayer patiemment un chemin.

Ceux-là sont prêts à jeter les peuples les uns contre les autres. A la catastrophe annoncée de l'austérité, ils proposent d'en ajouter une autre  : la dissolution de la zone euro, autrement dit, la guerre des égoïsmes. Nous, avec les Grecs, les Espagnols, les Roumains, les Allemands, les Italiens, nous croyons à l'Europe, à l'Europe des peuples solidaires. On ne citera jamais assez Jean Jaurès  :

«  Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup d'internationalisme y ramène  ; un peu de patriotisme éloigne de l'international, beaucoup y ramène.  »

 

***

 

Combattre l’argent, c’est aujourd’hui défendre la démocratie. C’est donc avec la conviction que la France doit engager le combat que je me présente à vous. Et ce combat commence par un simple mot : NON.

Non, nous n’acceptons pas que la Banque centrale européenne soit dépendante des marchés et indépendante des peuples.

Non, nous n’acceptons pas que le choc de compétitivité, c’est-à-dire l’abaissement social du travail soit la politique de l’Europe et de la France.

Non, nous n’acceptons pas qu’un traité européen impose aux peuples une politique de fracture sociale.

Non, nous n’acceptons pas que soit décidé de l’avenir des peuples sans les peuples. Et qu'on ne nous refasse pas le coup du « laissons passer ce traité et nous réorienterons l'Europe demain », c'est un mensonge, un marché de dupes. Mario Draghi, président de la BCE, pour lequel « la crise constitue une formidable opportunité », a annoncé la couleur, pour lui le modèle social européen est mort et le traité budgétaire est la première étape d'une stratégie qui en compte trois et qui vont s'enchaîner dans la foulée de la ratification. Je cite monsieur Draghi : «  l'union financière, budgétaire et politique qui conduira à la création de nouvelles entités supranationales est inévitable. »

Eh bien, nous appelons la France a refusé la ratification du traité Sarkozy-Merkel. Nous appelons les parlementaires, nous appelons le président de la République qui s'était engagé à le renégocier, à respecter le mandat qu’ils ont reçu du peuple et nous demandons l’organisation d’un référendum sur le traité européen de stabilité.

Nous appelons toute les forces de progrès, tous nos concitoyennes et concitoyens à se joindre à la grande manifestation unitaire pour l'Europe solidaire et contre le traité d’austérité qui se tiendra le 30 septembre prochain à Paris.

Et permettez-moi d’ajouter que, pour la gauche, voter pour ce traité, ce serait comme une dinde qui voterait pour Noël  !

 

***

A l’instant, j’ai employé un mot, celui de renaissance. Je crois à cette idée. C’est une période de renaissance intellectuelle, sociale, politique qui doit s’ouvrir.


Nous avons besoin de toutes et de tous. Et il n’y a à mes yeux aucune condition, aucun ralliement nécessaire, aucune allégeance à qui que se soit, pour débuter ce travail commun.

Le Front de gauche n’est pas une boutique, c’est un mouvement.

Le Front de gauche n’est pas achevé. Sa mission n’est pas de rassembler autour de lui, quoique évidemment le faire n’est pas si mal, la mission première du Front de gauche, c’est d’être l’un des outils par lequel forger un mouvement du peuple, une agrégation des luttes sociales, de la politique et de l’effort intellectuel.


Nous cherchons à nouveau au-delà de nous-mêmes les voies pour que le Front de gauche se transforme en Front du peuple, le pays et l’Europe ont besoin d’un Front populaire du XXIe siècle.

 

***

J’aimerais enfin souligner un point d’importance décisive.

Oui, nous partageons pleinement l’ambition affichée par l’intitulé du ministère d’Arnaud Montebourg.

Oui, le pays a besoin d’un redressement productif, ou, mieux, d’une renaissance productive. Car il ne s’agit pas de produire comme avant. Il s’agit d’avoir pour le pays une ambition et une vision de long terme. Nous sommes à l’heure des bouleversements et des bifurcations : la révolution informationnelle n’en finit pas d’ouvrir un monde nouveau. Une nouvelle révolution industrielle se cherche.

Notre responsabilité est d'engager la mutation de notre production industrielle et agricole, de nos relations commerciales en ayant trois objectifs en ligne de mire 1) l'élimination des gâchis sociaux et écologiques 2) la souveraineté alimentaire et industrielle des grandes régions du monde 3) la transition vers une croissance sociale et éducative de haut-niveau, un commerce de partage, d'échanges et non plus de compétition, de dominations et de concurrence.

Ainsi, lorsque certains moquent avec légèreté l'objectif de relocalisation, ils ont un monde de retard. Qui peut penser, à l'heure de la fracture écologique, que la dépendance massive de l'Europe aux protéines végétales sud-américaine est un bien pour la société mondiale ? Qui peut sérieusement penser que le transport de mégatonnes de produits chimiques de la Chine vers l'Europe est moderne ? Pensons-nous sérieusement une seule seconde que les Chinois, les Indiens, les Vietnamiens vont continuer à faire cadeau à l'Europe d'une main-d'oeuvre bon marché alors que chaque année ces pays produisent des cargaisons d'ingénieurs et de technologies nouvelles ?

 

Le colonialisme économique basé sur la domination de l'Occident est derrière nous. Ainsi, nous ne profiterons plus de main d'oeuvre et d'énergie à bas coût. La transition a débuté depuis des années et la seule question qui se pose est : est-ce que les peuples subiront cette transition dans le chaos social ou au contraire dans la justice et le développement ?

En d'autres termes, laisserons-nous la mondialisation se retourner contre les peuples ou bien la placerons-nous au service des peuples ?

 

Il est de bon ton dans certains milieux de parler de la Chine du bout du lèvre. J'aimerai bien quant à moi que nous soyons capable à l'instar d'autres régions du monde de penser l'avenir industriel et agricole avec vingt ans d'avance.

Le président de la République vient d'annoncer l'objectif de rénovation thermique d'un million de logement par an. J'applaudis des deux mains. Mais où est la filière industrielle ? Aujourd'hui quand on installe en France une chaudière à bois, il n'y a pas une seule entreprise française qui sache produire un aspirateur à cendre automatique.

 

Il y a un problème d'anticipation à l'échelle d'un siècle : nous sommes à l'étape d'une reconstruction de nos modes de production. Et donc il faut que la puissance publique, que l'Etat, que l'Union européenne prennent en main les acteurs essentiels : les banques, la Banque centrale européenne, les acteurs industriels et agricoles majeurs, le système public de formation.

 

Et passez-moi l'expression, mais ce n'est pas avec la bande qui est à la tête des banques qu'on va s'en sortir. L'économie est une chose trop sérieuse pour être laissé aux banquiers. On nous accuse parfois de vouloir mener une politique inflationniste par la mobilisation du crédit de la Banque centrale européenne. C'est une critique passéiste : nous proposons l'ouverture d'un crédit de transition industrielle, c'est-à-dire sélectif. Un milliard d'Euros dans la rénovation thermique des bâtiments se rentabilise en dix ans. C'est-à-dire rien à l'échelle des investissements industriels.

 

Et j'ajoute qu'on ne nous fera pas prendre de petites décisions prises par le petit bout de la lorgnette politicienne qu'on ouvrira le réel avenir d'une ambition écologique et industrielle. Fermer Fessenheim et laisser fermer les usines comme PSA par dizaines, eh bien comme signe de changement social et écologique, il y a mieux !

 

En un mot, le pays a besoin de politique, c’est-à-dire d’un cap, un cap fixé selon des objectifs humains de civilisation. Ce cap, il nous faut le construire tous ensemble, salariés, syndicalistes, intellectuels, politiques et ce cap d’intérêt national, il faut qu’il l’emporte.

Certains à gauche se bouchent le nez quand ils entendent parler d'industrie.

J'aimerais leur rappeler que leur Ipad, leur scooter électrique et que les serveurs qui accueillent Facebook, ne naissent pas dans les choux !

Un pays sans usine est un pays mort. Un pays sans ouvrier, sans ingénieur, sans scientifique est un pays mort.

Alors oui, la classe ouvrière de ce pays et de l'Europe doit relever la tête. Il faut ouvrir des usines, construire des transports en commun, isoler les bâtiments car on ne fera pas avaler qu'il est plus écologique de produire à 10 000 kilomètres ce dont nous avons besoin ici.

 

***

 

Chers amis, vous êtes nombreuses et nombreux. Je reconnais beaucoup de visages qui me sont chers, avec qui notre dialogue se poursuit depuis des années. Il y a des amis ici. Des femmes et des hommes que je respecte profondément.

Il y a des infatigables, des créatifs, celles et ceux qui ont affronté les tempêtes, certains, n'est-ce-pas cher Bernard Thibault, qui ont tant donné, qui donne tellement à leur idéal. Soyez remercié de votre présence, elle nous touche, elle me touche.

Et parmi ces visages, parmi tous mes amis du Front de gauche, il en est un que je veux saluer particulièrement aujourd'hui, c'est Jean-Luc Mélenchon. Nous formons une équipe soudée, nous n'avons pas connu que des chemins de roses et d'encens, nous avons ensemble vibré dans les victoires, encaissé des coups, ensemble. Un chose est sûre : il n'y a pas d'aventures politiques, sans aventures humaines. Et c'est aussi cela le Front de gauche. Alors oui, Jean-Luc, nous sommes fiers de ce que nous avons commencé à accomplir ensemble. On ne lâche rien !

 

Et je veux faire une remarque amicale à mes amis journalistes.

Certains m'ont tenu la jambe avec les problèmes de leadership. Je vais vous faire une confidence : ça m'intéresse autant que les problèmes de phlébite de la Reine d'Angleterre.

Et pour une raison de fond : j'ai toujours été un communiste un peu anar sur les bords. Je crois à la coopération, je crois à la polyphonie, je crois à l'indépendance et à l'unité. Ça cloche parfois, ça discutaille, et alors ? Vous voulez l'alignement derrière un chef ?

L'avenir, c'est une société du partage, de la révolution citoyenne, de la fin de l'organisation présidentialiste de la société. Et vous savez, je pense que le Front de gauche doit devenir une coopérative bouillonnante.

Alors, mes amis journalistes, ça défrise les modèles ? On a du mal à s'arracher à un lecture virile et patriarcale de la politique ? C'est normal, pas d'angoisse, c'est juste que le monde change.

 

***

 

Je veux dire enfin un mot de l'avenir du Parti communiste français et de notre prochain congrès.

 

Le récit qui s'est imposé ces trente dernière années est à la fois simple et juste : le communisme et le PCFsont entrés en crise avec l'échec de l'expérience soviétique et le capitalisme s'est présenté comme la seule voie crédible.

Tout cela était apparu juste. Jusqu'à maintenant. Car l'histoire s'est renversée : c'est le capitalisme qui est en crise, plus nous.

 

Et vous devez comprendre, je le dis en particulier aux commentateurs de la vie politique, que nous sommes désormais entrés dans une nouvelle histoire, un nouveau récit.

Nous regardons l'avenir, nous regardons nos responsabilités, nous développons notre action internationale, une nouvelle génération de jeunes intellectuels, de syndicalistes, de travailleurs nous a rejoints !

Je ne dis pas cela pour pousser un cocorico qui n'aurait aucun intérêt. Je dis cela car j'ai la conviction que notre pays, et notre parti, vont vivre une période de renaissance intellectuelle et politique.

 

Les enfants de la crise, les enfants du début des années 1980 et 1990 arrivent à maturité politique avec une donnée fondamentalement différente de la génération précédente : le monde dans lequel ils sont nés est un monde de dangers, de guerre, de crash écologique, d'abaissement de la valeur de la personne humaine à la valeur comptable et, dans le même mouvement, c'est un monde où les possibilités de partage des savoirs, des informations, de coopération à des milliers de mains sont nées.

C'est dans ce monde que nos enfants ont grandi : le monde des gâchis et le monde des partages.

 

Les racines de l'idée de mise en commun, d'un communisme de nouvelle génération sont là. Et c'est pour cela qu'une page est tournée, qu'une histoire nouvelle s'écrit.

C'est pour ces raisons simples qu'un mouvement de renaissance, pour le communisme, pour le PCF et, bien au-delà, est en train de chercher les voies de son accouchement. Et à nos yeux, il n'y a aucun préalable pour se mettre autour d'une table et pour travailler car il faut travailler, sortir des cases dans lesquels nous sommes tous plus ou moins enfermés, et travailler, travailler, travailler ensemble, sans cesse.

 

Alors s'agissant du Parti communiste français, dont nous venons ce jeudi de convoquer le congrès du 7 au 10 février prochain, je vous le dis comme je pense, devant l'importance historique des enjeux : ne vous attendez pas à un congrès plan-plan. N'attendez pas de nous que nous prenions des mines grises et des airs déconfits parce que ça va être rock n'roll.

Ce sera le congrès de la France et de la coopération mondiale, cela sera le congrès des ouvriers et de l'écologie, cela sera à la fois le congrès de la jeunesse et celui qui mariera Rousseau et Marx, cela sera le congrès des entreprises en lutte et d'une nouvelle économie politique. Cela sera le congrès du développement du Front et de gauche et d'une nouvelle ère pour le Parti communiste français.

 

Alors le message est clair : accrochez-vous aux rideaux, ca va secouer. Le Parti communiste est de retour pour être utile au peuple, à la France, à notre Union, à l'Europe. On ne lâche rien !

 

Vive le Front de gauche !

Vive le Parti communiste français !

Vive la République !

Vive la France !

 

Et vive l'Humanité !

Partager cet article
Repost0
16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 07:50

 

 

Dès vendredi Patrick Le Hyaric ouvrait

La Fête à La Courneuve

 

 


Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité, a inauguré

la Fête de l'humanité 2012 au Parc Georges Valbon à la Courneuve.

Cette 77e édition de la Fête est placée sous le signe du mouvement social,

avec l'organisation d'une grande manifestation à l'intérieur de la Fête.  


Partager cet article
Repost0