Quels scores en voix pour les candidats du premier tour de la présidentielle ?
Si l'on regarde le plus souvent les pourcentages de chaque candidat, il n'est pas intintéressant
de zoomer sur les bulletins eux-mêmes.
Les résultats définitifs du premier tour sur le site du ministère
Moins de votants qu'en 2007.
En 2012, 46,037 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes. C'est deux millions de plus qu'en 2007, où ils étaient 44,4 millions. Mais l'abstention a été plus forte cette année qu'il y a cinq ans (20,53%, soit 9,4 millions de personnes, contre 16,03%, soit 7,13 millions). Au final, il y a eu légèrement moins de votants en 2012 (36,58 millions) qu'en 2007 (37,25 millions).
Sarkozy fortement sanctionné.
Le président des riches perd 1.6 millions de voix. Sarkozy avait obtenu 31,18 % des suffrages exprimés au premier tour de 2007, contre 27,18% cette année. Traduit en bulletins de vote, M. Sarkozy connaît un recul plus impressionnant : il passe de 11,44 millions de voix en 2007 à 9,75 millions cette année, un recul de 1,69 millions d'électeurs.
Hollande réunit 770 000 voix de plus que Royal.
En 2007, la candidate du PS obtenait 25,87 % des voix. En 2012, François Hollande obtient trois points de plus avec 28,63% des suffrages. Mais traduit en voix, le différentiel est moins impressionnant : Mme Royal avait réuni 9,5 millions d'électeurs au premier tour. François Hollande en obtient 10,27 millions, soit 770 000 de plus.
L'irruption du Front de Gauche, la donnée majeure du scrutin
Si Jean Luc Mélenchon fait un score en retrait par rapport aux sondages, il obtient néamoins 11.11%, il fait largement plus que la gauche radicale de 2007. Les électeurs du Front de Gauche ont de quoi se réjouir : avec 3,98 millions d'électeurs, il multiplie par cinq le score de Marie-George Buffet en 2007 (707 000 voix), et fait mieux que les scores agrégés de la dirigeante PC, d'Olivier Besancenot, Arlette Laguillier et Gérard Schivardi il y a cinq ans.
C'est la donnée majeure de ce scrutin. Cette force politique résolument antilibérale vient de faire irruption dans la vie politique. Elle est porteuse d'espoir et d'avenir car elle rompt avec la pensée unique, avec la façon de faire de la politique, avec la bipolarisation et la l'alternance sans changement. C'est une alternative politique réelle en construction. Elle peut aller très loin, en ouvrant un espace nouveau à celles et ceux qui sont déçus de la politique et veulent trouver une autre façon de l'exprimer qu'en votant pour l'extrême droite. Il est d'ailleurs important de remarquer que là où Jean luc Mélenchon fait ses meilleurs scores c'est là ou Le Pen fait ses moins bons!
Marine Le Pen obtient un record d'électeurs pour le FN.
Elle obtient 6,42 millions de voix et fait presque le double du score de son père en 2007 (3,83 millions), et en 2002 : 4,8 millions de voix. Elle récupère les voix de l'extrême droite parties chez Sarkozy en 2007 car trop déçues par ce dernier. Elle a capté également beaucoup d'électeurs décus par la politique et qui cherchent une manière d'exprimer leur colère, leur ras le bol. C'est pas un vote d'adhésion aux thèses racistes et xénophobes de l'extrême droite, mais surtout un conglomérat diffu d'électeurs non fixés mais désireux de mettre un coup de pied dans la fourmillière.
Bayrou perd la moitié de son électorat.
La chute est rude. En 2007, il obtenait 6,82 millions de voix (18,57 %). En 2012, il divise ce nombre par deux et ne réunit plus que 3,27 millions de suffages (9,13 %).
Le 24 avril 2012