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Peine De Mort

2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 10:42

 

Les malades paieront ou renonceront à se soigner

 

Le gouvernement sonne le glas de l’assurance maladie, solidaire…. Aujourd’hui il fait passer la franchise hospitalière de 91 à 120 € et demain il liquidera le service public de santé… A moins que l’on arrive par nos mobilisations à le chasser !

 

La franchise hospitalière passe de 91 à 120 € ! A force de les ponctionner, les malades paieront ou arrêteront de se soigner ! Ou seuls ceux qui ont de l'argent se soigneront, les autres crèveront!

 

Depuis septembre 2006, chaque patient doit s'acquitter d’un forfait de 18 € pour tout acte (sauf exception) dont le montant est supérieur ou égal à 91 €. Ce forfait doit être versé au professionnel ou à l’établissement de santé qui a pratiqué cet acte. Certaines personnes ne sont pas concernées par cette franchise de 18€ (par exemple les femmes enceintes de plus de six mois, les personnes atteintes d’une affection de longue durée (ALD), les bénéficiaires de la CMU (couverture maladie universelle).

 

Tous les autres doivent payer, même ceux qui ont du mal à boucler leurs fins de mois et qui ne relèvent pas de la CMU.

 

A la suite de la publication fort discrète d’un décret du gouvernement, la franchise hospitalière a été augmentée de 32 % la semaine dernière. Comme l’explique très bien la Filpac-CGT : "Les assurés sociaux ne seront plus remboursés à 100% après acquittement du forfait de 18 euros pour un acte au dessus de 91 euros. Les assurés sociaux voient le seuil de 91 euros passé à 120 euros ! En dessous de ce nouveau palier, les assurés sociaux devront payer 20 % du montant de l’acte."

 

Exemple : un acte à 100 euros.

  • Avant, le seuil étant à 91 euros, l’assuré était pris en charge à 100%, moins la « franchise » de 18 euros.
  • Après, le seuil étant de 120 euros, l’assuré paiera 20 %, soit 20 euros, plus la franchise de 18 euros.

 

La destruction de la branche santé et l’écrasement du salarié continuent au profit de ceux qui ont les moyens. Ainsi se creuse dans notre pays des inégalités de moins en moins soutenables. D’autant que les mutuelles vont répercuter cette augmentation sur leurs tarifs. »

 

Aujourd’hui de plus en plus de personnes ne peuvent pas se payer une mutuelle santé et devant les difficultés de gestion budgétaire qu’ils connaissent, ils hésitent à se faire hospitaliser.

 

Le forfait hospitalier, institué par le décret du 31 mars 1983, en application de la loi du 9 janvier 1983 a instauré la participation des malades aux frais hospitaliers. Si son tarif d’origine a été fixé à 20 Frs, il a augmenté régulièrement et fortement pour atteindre aujourd’hui 18 € (120 francs soit une hausse de 100 francs soit 500%).

 

Les « socialistes » de l’époque ont ouvert là une brèche dans laquelle se sont engouffrés tous les gouvernements libéraux ou sociaux-libéraux qui se sont succédé ! Le Professeur André Grimaldi dans son livre « l’hôpital malade de la rentabilité » publié en 2009 nous livre une histoire vraie édifiante qui fait froid dans le dos :

 

« Un patient du service de diabétologie de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière a renoncé à l’hospitalisation prescrite par son médecin en raison d’une plaie de pied diabétique pour éviter d’avoir à payer le forfait hospitalier. Résultat : il a été hospitalisé en urgence un mois plus tard devant l’aggravation de sa plaie, et la seule solution fut l’amputation »

 

L’urgence c’est de supprimer le forfait hospitalier et d’en revenir aux principes même de la sécurité sociale quand elle a mis en place la solidarité. La santé est un droit qui permet aux êtres humains de vivre en bonne santé. Elle ne peut donc être ni une marchandise ni être placée sous la coupe du privé. Il faut donc revenir à la notion de maîtrise publique ce qui suppose un rôle nouveau des agents hospitaliers, de l'Etat, des collectivités, des citoyens dont chacun est en puissance un futur patient.

 

Cette conception de la santé est au coeur des luttes, elle sera aussi au coeur des débats des futures élections nationales danqs notre pays.

 

Le 2 avril 2011

 

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 16:24

 

130 milliards pour les banques, c'est le nouveau cadeau de la BCE

 

La Banque centrale européenne (BCE) continue à soutenir les banques de la zone euro : l'établissement francfortien a indiqué, mercredi 30 mars, avoir alloué 129,46 milliards d'euros de liquidités à deux cent quatre-vingt-dix banques lors d'une opération sur trois mois. Ce montant est plus de trois fois supérieur à celui engagé lors de la dernière opération de ce type.

En février, la BCE avait prêté 39,75 milliards d'euros à cent quatre-vingt-douze banques lors de son opération sur trois mois, qui repose sur un taux fixe de 1 % pour l'instant et un volume illimité, toutes les demandes des banques étant honorées. Mais à partir du mois prochain, il coûtera probablement plus cher aux banques d'emprunter sur trois mois, étant donné qu'une petite hausse du principal taux directeur de la BCE pourrait intervenir en avril.


La BCE a annoncé, début mars, qu'elle prolongeait son dispositif de mesures exceptionnelles de soutien aux banques, en décidant notamment de conduire trois nouvelles opérations de prêts sur trois mois au deuxième trimestre, toujours à taux fixe et à volume illimité. Les prochaines auront lieu le 27 avril, le 25 mai et le 29 juin.

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 16:19

 

 

Déclaration de MC. Vergiat

 

 Une modification du Traité de Lisbonne pour plus d'austérité

 

 Le Parlement européen, a accepté que le Traité de Lisbonne soit modifié par une procédure dite "simplifiée" pour pouvoir instaurer un mécanisme de stabilité permanent pour les Etats de la zone euro.

 

Ce nouveau mécanisme de contrôle des budgets nationaux grignote une fois de plus la compétence exclusive des Etats. En renonçant à leur compétence il sera encore plus facile pour les Etats de brandir le "c'est la faute à Bruxelles" pour imposer de nouveaux plans d'austérité oubliant que ces propositions ont été non seulement approuvées par le Conseil européen mais promues par Angela Merkel, ardemment soutenue par Nicolas Sarkozy. Ces mesures tiennent plus de l'austérité que de la gouvernance économique et exercent des pressions à la baisse sans précédent sur les salaires, les retraites, les services publics et les allocations sociales.

 

La procédure simplifiée de modification du Traité ne doit pas être utilisée si elle augmente les compétences de l'UE... ici techniquement les Etats membres n'abandonnent pas leur compétence au profit de l'UE mais au profit de la zone euro. C'est donc une pirouette juridique qui est utilisée ici pour faire valider ces mesures d'austérité.

 

Auraient-ils peur d'un référendum? On sait très bien que oui et c'est pourquoi seulement une centaine de députés européens ont approuvé l'amendement de la GUE-NGL en ce sens. Face à ces mesures et aux conséquences sociales qu'elles vont entrainer, il est indispensable de se mobiliser y compris dans les Parlements nationaux.

 

Le 24 mars, la Confédération européenne des syndicats appelle à une nouvelle journée européenne d'action au moment même de la réunion du Conseil qui va valider ce mécanisme. La GUE-NGL s'associe pleinement à cette mobilisation.

 

Marie-Christine Vergiat

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 17:08

 

Elle s'établit à 11 % dans les cantons où le

Front de Gauche présentait des candidats

 

Le résultat définitif du Front de gauche sur les cantons où il était effectivement présent est de 11% (10,94 exactement). Il s’agit d’un très net progrès par rapport aux élections régionales de 2010 (7%).

 

Le Front de Gauche est ainsi la deuxième force à gauche derrière le PS mais devant Europe-Ecologie-Les Verts.

 


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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 16:31

 

Une estimation faire par le journal de France 2

 

JT du 23 mars à 13 heures

 

 

Dans le reportage, indication de la sortie pour le moment de 2 Raphales (avions de reconnaissances et de renseignements) – mission de 7 heures aller/retour – coût = 170 000 € auxquels doivent se rajouter les prix du carburant qui n’est pas compris, ni celui de l’opération de ravitaillement en vol.

 

Mirages 2000 basés à SOLENZARA – interventions – côut 10/11 000 € de l’heure. 

On peut évaluer les sommes astronomiques dépensées vu le nombre d’heures déjà effectuées pour les opérations militaires.

 

Bombes A2 SM  fabriquées par SAGEM,  chargées sur les mirages – 6 par avion – côut d’une pièce = 350 000 €

  

Porte avions LE CLEMENCEAU – 2000 hommes à bord – interventions – côut = 50 000 € de l’heure auxquels doivent s’ajouter le côut de l’utilisation des bâtiments qui assurent sa protection.

 

Il faut exiger toute la transparence du coût de la guerre de Sarkzy à la Lybie et exiger ques ces sommes soient mises à la disposition d'une politique sociale qui prenne en compte les attentes sociales denos concitoyens. Les peuples ont besoin de paix. Exiger l'arrêt de la progression des budgets militaires et le démentèlement de l'arme nucléaire!

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 10:56

 

Intervention à l'Assemblée Nationale

 

Déclaration suivie d’un débat sur l’intervention des forces

armées en Libye mardi 22 mars 2011 

 

Monsieur le Président, Messieurs les ministres, Mes chers collègues,

 

Quand dans tant d’autres pays voisins, un débat a eu lieu sur l’opportunité d’entrer en guerre avec la Libye, ici, dans notre belle démocratie, on ne donne que quelques minutes de temps de parole à la représentation nationale pour s’exprimer. Que penser d’une telle parodie de consultation démocratique alors que notre pays est déjà entré en guerre ?

 

Ce débat est néanmoins l’occasion pour nous d’exprimer à nouveau notre solidarité avec les peuples arabes en général, et avec le peuple libyen, en particulier, mus par un souffle de libération, aussi profond que légitime. Cette solidarité avec le peuple libyen ne saurait pour autant annihiler tout esprit critique à l’endroit du comportement de notre propre pouvoir exécutif, dont les choix diplomatiques sont illisibles, contradictoires, et aboutissent in fine à altérer notre crédibilité internationale.

 

Un déclin que semble signifier l’ultime épisode de l’entrée en guerre de la France contre la Libye dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU. Au-delà de l’élan politico-médiatique de ces derniers jours, l’intervention militaire en Libye repose sur deux fictions.

 

L’Elysée et ses portes paroles, repris avec une certaine cécité par la majorité des médias, prétendent qu’il y aurait une unité de la communauté internationale pour soutenir les bombardements en Libye.

Au mieux il s’agit là d’une erreur d’analyse, au pire d’un mensonge, d’une manipulation.

 

Permettez-nous, en effet, de souligner les méfiances et les oppositions qui s’expriment autour de cette intervention militaire. Il suffirait de rappeler ici la position de certaines puissances mondiales comme l’Inde, la Chine et la Russie, qui refusent de soutenir l’offensive militaire.

 

Mais l’attitude d’autres pays est plus significative encore. Il y a d’abord l’Allemagne, 1ère puissance européenne, qui s’est abstenue sur la résolution lors du vote du Conseil de Sécurité. Son vice-chancelier et ministre fédéral des affaires étrangère, résumait au Guardian sa position en ces termes : « Une solution militaire semble très simple mais elle ne l'est pas. C'est risqué et dangereux, les conséquences peuvent être imprévisibles (...) Nous admirons la révolution tunisienne mais nous voulons que ces mouvements soient renforcés et pas affaiblis (...) Examiner des alternatives à un engagement militaire, ce n'est pas ne rien faire.».

 

En cela, l’Allemagne rejoint le Brésil, 1ère puissance sud-américaine, qui s’inquiète, par la voix de son ambassadrice à l’ONU du risque d’exacerber les tensions sur le terrain au détriment des populations civiles que nous sommes engagés à protéger. Les Brésiliens insistent sur le caractère spontané des révolutions arabes et alertent sur le risque d’en changer le récit, ce qui aurait de sérieuses répercussions pour la Libye et le reste de la région.

 

Des pays de l’Amérique Latine ont fait savoir le 19 mars dernier « qu’ils rejetaient toute intervention militaire en Libye ». Le chancelier argentin Héctor Timerman a mis en cause le fait que ces attaques contre le territoire Libyen menées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, n’aient pas fait l’objet d’un large débat au Conseil de Sécurité ou à l’Assemblée Générale des Nations Unies. Le président Uruguayen a, quant à lui, qualifié de "lamentable" l’attaque des forces des forces armées contre la Libye : « Le remède est pire que la maladie ; Sauver des vies à coup de bombes est un contresens inexplicable. C’est à en pleurer. »

 

Surtout, cette offensive militaire ne trouve pas grâce aux yeux des peuples de la région, qui rejettent la figure dictatoriale de Kadhafi, mais qui refusent également de cautionner toute nouvelle expression de l’impérialisme occidental. Le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a critiqué dimanche les bombardements occidentaux sur la Libye, estimant qu’ils s’écartent "de l’objectif d’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, et ce que nous voulons c’est la protection des civils et pas le bombardement de d’avantage de civils".

 

D’ailleurs, en Tunisie, la presse prononce un verdict sévère contre les bombardements aérien, craignant qu’ils plongent le Maghreb et le Moyen-Orient dans l’instabilité, allant même jusqu’à redouter que cette action fasse de la région « une zone de tension et une base avancée pour les forces impérialistes qui n’ont pas intérêt à voir la région vivre un sursaut social révolutionnaire, nationaliste et démocratique» et « souille la bataille du peuple Libyen contre la junte corrompue ».

 

La Turquie a également fait connaitre son opposition à l’option militaire. L’Union Africaine a, quant à elle, réclamé la fin des opérations militaire contre le régime Libyen en rappelant que la « communauté internationale » avait rejeté son offre d’envoyer une délégation de paix en Libye.

 

Dès lors, quel objectif vise cette fiction d’unanimité internationale ?

 

Il s’agit de masquer la réalité politique et géopolitique de cette guerre qui n’est rien d’autre qu’une intervention occidentale menée par des ex-pays colonisateurs.

 

La seconde fiction sur laquelle repose cette offensive militaire, consiste à faire de la France et, de Nicolas Sarkozy en particulier, la force d’impulsion, de conception et de décision à l’origine de cette opération militaire. Or la réalité est cruelle pour l’orgueil national et le narcissisme de notre président.

 

En effet, nos concitoyens doivent savoir que dans cette opération, notre pays n’est ici que le bras armé des Etats-Unis. Le Washington Post et le New-York Times résument parfaitement l’ordonnancement des évènements : ce sont les Etats-Unis, et eux seuls, qui ont décidé de se lancer dans l’opération diplomatique visant à faire adopter la résolution du Conseil de sécurité décidant de 

l’emploi de la Force en Libye. S’ils ont créé les conditions pour laisser croire que la France était le leadership dans cette affaire, c’est parce que cela arrangeait bien le Président Obama. Et contrairement au storytelling concocté par l’Elysée, ce sont bien les Américains qui commandent dans cette « Aube de l’Odysée », sous les ordres du général Américain Carter F. Ham. Aujourd’hui il est même question que les forces armées passent sous commandement de l’OTAN.

 

On ne pourrait rêver mieux pour envenimer encore un peu plus la situation !

 

Une fois encore, n’en déplaise à la majorité de cet hémicycle : cette guerre contre la Libye, où la France apparait comme en étant l’instigatrice, s’inscrit dans la récente série noire d’incohérences de notre diplomatie française qui lui a fait perdre tout son crédit international.

 

D’abord, parce que personne n’a la mémoire courte même si certains peuvent être frappés d’amnésie passagère. Cette nouvelle guerre n’est-elle pas, officiellement du moins comme le prétend le Président Sarkozy, le moyen de se débarrasser d’un affreux dictateur sanguinaire ? Pourtant, n’est-ce pas le même président qui a signé différents partenariats avec Muhamar Kadhafi, en juillet 2007, dont un «partenariat industriel de défense», prometteur pour les sociétés d'armement françaises et pour les affaires de M. Dassault ? N’était-ce pas un ami que le président de la République et le Président de l’Assemblée recevaient, avec les plus grands égards en décembre 2007, quand pour notre part nous dénoncions avec la plus grande fermeté l’invitation du dictateur Libyen ?

 

N’est-ce pas deux membres du gouvernement actuel (M. Ollier et M. Guéant) qui furent les artisans de ce rapprochement ? N’est-ce pas l’actuel ambassadeur de France en Tunisie qui venait sur les plateaux de télévision défendre ce criminel en se vantant que celui-ci l’appelait « mon fils » ? Et qui annonce que la France reconnait le gouvernement d’opposition Libyen ? Monsieur Bernard Henri Levy et le Conseil transitoire Libyen au moment même où notre ministre des affaires étrangères négociait une position commune avec nos partenaires européens !

 

Comment peut-on espérer que l’on prenne au sérieux notre politique étrangère !

 

On peut dès lors se demander si cette reconnaissance a été envisagée comme il se devait ! En effet, la seule chose que nous savons avec certitude de ce Conseil transitoire Libyen c’est que son président est un ancien ministre de la Justice de Kadhafi, que son chef d’Etat major est un ancien ministre de l’Intérieur et que d’autres préfèrent conserver l’anonymat. N’était-il pas nécessaire là encore que notre pays prenne plus de précaution ou, en tout cas, qu’il ne décide pas à la place du peuple Libyen qui est en capacité de le représenter ?

 

Notre politique étrangère met aussi, et surtout, en évidence une politique de deux poids deux mesures en matière de droit d’ingérence.

 

La politique étrangère française a fait valoir le principe de non-ingérence pour justifier son silence assourdissant et son immobilisme lors du soulèvement du peuple tunisien. Une non-ingérence d’autant plus justifiée qu’il s’agissait d’une ancienne colonie Française. Mais le Gouvernement Français n’hésitait pas, dans le même temps, à proposer au dictateur Ben Ali le savoir-faire de nos forces de sécurité et à réclamer la démission de Gbagbo s’immisçant ainsi directement dans le processus électoral ivoirien.

 

Incohérence toujours et encore de notre politique étrangère quand nous voulons être les premiers à lancer des tapis de bombes sur un pays qui ne nous a pas déclaré la guerre et quand notre diplomatie est totalement muette face à la violente répression du mouvement populaire au Bahreïn par le régime du roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa ? Ou encore face au massacre de la population civile par le régime du Président Saleh au Yémen ? Pourquoi ne réagissons-nous pas avec humanité et discernement quand l’Arabie Saoudite ou les Emirats arabes unis, pétromonarchies amies, aident le Bahreïn à écraser la révolte citoyenne ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’interdiction de l’espace aérien pour protéger Gaza de l’aviation israélienne ?

 

Vous l’aurez compris, Messieurs les ministres, mes chers collègues, notre voix ne s’associera pas à la vôtre pour soutenir, dans un unanimisme béat, l’intervention militaire en Libye.

 

Nous sommes intransigeants sur la condamnation du régime Libyen qui réprime son peuple, et nous jugeons à cet égard légitimes les sanctions votées par l’ONU contre le régime. Contrairement à vous, nous n’avons pas changé d’avis sur l’opinion que l’on peut se faire d’un dictateur sanguinaire comme Kadhafi et, demain non plus nous ne changerons pas d’avis quand bien même la majorité nous promettrait la main sur le coeur que l’homme serait redevenu fréquentable, parce qu’il pourrait sauver notre pays en crise. Nous ne sacrifierons jamais les peuples au nom du pragmatisme !

 

En revanche, le discernement nous conduit à condamner les frappes militaires sur la Libye à laquelle la France participe, soutenue par la majorité des forces politiques françaises, avec un entrain qui frise l’indécence.

 

Nous restons convaincus, avec l’écrivain Algérien Boualem Sansal, que « La guerre entre le bien et le mal n’a jamais profité qu’au mal ». Et pour nous, la décision de bombarder la Libye soulève la question incontournable des risques d’engrenage et de confrontation

militaire élargie, avec toutes les conséquences désastreuses que l’on connait pour les populations civiles. La tragédie qu’a connue et que connait aujourd’hui le peuple irakien est encore trop présent en nos mémoires, pour ne pas nous conduire à la plus grande prudence quand le choix de la guerre est préféré aux initiatives qui privilégient des sorties de crise sans intervention militaire.

 

Nous espérons, de toutes nos forces, que cette guerre ne conduira pas le peuple Libyen à regretter, dans quelques mois, le régime de Kadhafi, comme ce fut le cas pour les Irakiens.

 

La résolution 1973 prévoit le gel des avoirs Libyens, l’interdiction de voyager de ses dirigeants, un embargo sur les armes, un appel à un cessez le feu, des poursuites devant la Cour Pénale internationale et une zone aérienne d’exclusion. Autant de mesures légitimes pour étouffer le régime Libyen et protéger les populations civiles. Mais, elle ne s’en tient pas là puisqu’elle autorise, dans son paragraphe 4, « les Etats membres à prendre toutes mesures nécessaires » pour assurer la zone d’exclusion aérienne. Un membre de phrase qui justifie, pour la coalition, les bombardements aériens aujourd’hui. Et demain, une offensive terrestre dont les conséquences seraient catastrophiques ? La Russie et la Ligue arabe ont d’ores et déjà dénoncé cette lecture de la résolution, et estimé que la coalition excédait le mandat de l’ONU de faire respecter une zone d’exclusion aérienne.

 

Faire respecter une zone d’exclusion aérienne n’impose pas d’avoir recours à des bombardements qui, immanquablement, feront des victimes civiles.

 

Plus personne ne peut croire au mythe des frappes chirurgicales et à celui de la guerre propre ! La France a mis le doigt dans l’engrenage, elle devra porter la responsabilité d’un échec, tant devant le peuple Libyen que devant le peuple français, si l’option choisie nous conduit à un enlisement. La légèreté dénoncée par les Nations étrangères, au premier rang desquelles, l’Allemagne, l’Inde, la Russie ou le Brésil, nous conduit à nous interroger sur les objectifs réels poursuivis, tant des questions essentielles restent aujourd’hui sans réponse : quelles sont les capacités de frappes de Kadhafi ? Est-il envisagé à un moment d’en passer par une action juridique ou politique pour sortir de la crise ? La réalité anthropologique de la Libye a-t-elle prise en compte avec les tous les risques d’affrontements tribaux ? Les leçons du fiasco somalien ont-elles été tirées ? Le pire a-t-il été envisagé ? Quel est le plan dans l’hypothèse probable d’un enlisement, d’une partition du pays et d’une division de la communauté internationale encore plus marquée qu’elle ne l’est aujourd’hui ? Trop d’incertitudes pèsent sur cette intervention militaire et ses conséquences. Le risque d’une escalade est trop grand. Et s’il y a un prix à payer dans l’avenir, il faut souhaiter que ce ne soit pas le peuple Libyen qui paie. Il paye déjà trop cher le maintien d’une dictature dont il ne veut plus.

 

Du reste, nous ne cautionnerons pas la moindre intervention qui ne viserait, comme de plus en plus de voix l’affirment au-delà de nos frontières, qu’à faire main basse sur le pétrole Libyen en instrumentalisant son peuple, en en passant par la scission du pays.

 

Les députés communistes et républicains font aujourd’hui preuve d’un grand courage politique en refusant de mêler leur voix à l’unanimisme béat et aveugle qui rassemble autour du Président Sarkozy et l’entrée en guerre de la France. Car, comme le dit fort justement Rony Brauman, jamais des bombardements n’ont permis d’installer la démocratie ou de pacifier un pays !

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 09:07

 

Un million de signataires

 


EXPOSÉ À L';ONU
New York, Mar 24 2011 5:50PM


Une pétition d';un million de signatures collectées dans des villes à
travers le monde et exigeant l'abolition des armes nucléaires a été
exposée jeudi au siège de l'ONU à New York lors d'une cérémonie en
présence de survivants japonais des bombes atomiques qui ont frappé les
villes d'Hiroshima et de Nagasaki en 1945.

Organisée par les « Maires pour la Paix », une association fondée en 1982
par les maires d'Hiroshima et de Nagasaki et qui compte désormais 4.540
villes dans 150 pays, l'exposition souligne la nécessité de transcender
les frontières nationales pour lutter contre les armes nucléaires. Selon
le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, il s'agit d'une « occasion
historique » qui contribue à créer une dynamique internationale.

« Ce million de signatures exigeant la fin de la menace nucléaire est la
voix des peuples du monde. Ce mouvement rassemble les maires et les mères,
les citoyens partageant les mêmes idées et les associations pour la paix.
Tous comprennent que les armes nucléaires nous rendent moins sûrs, et non
pas le contraire », a-t-il dit devant les personnes présentes, dont trois
« hibakusha », les survivants des bombes atomiques.

« Partout où je vais, je vais répéter mon appel fort, cohérent et clair
pour la non-prolifération nucléaire et le désarmement. Je vais transmettre
le message du million de pétitionnaires représentés ici aujourd'hui et
les millions d'autres dans le monde entier qui cherchent à mettre fin à
la menace nucléaire.

Ensemble, nous pouvons débarrasser le monde des armes
nucléaires et répondre à l';appel de ces hibakusha, qui ont survécu à une
attaque nucléaire et se sont consacrés à faire en sorte que personne
d'autre ne subisse le même sort ».

Ban Ki-moon a lui-même signé la pétition. Était également présent à la
cérémonie l'acteur américain Michael Douglas, Messager de la paix des
Nations Unies. « Ce rappel de la première et unique utilisation de ces
armes atomiques et de la destruction qu'elles ont causée est pour moi
important », a-t-il dit à la Radio des Nations Unies.

Mar 24 2011 5:50PM
________________

Veuillez consulter le site du Centre de nouvelles ONU pour plus
d'information http://www.un.org/french/newscentre/
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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 08:52

 

L'opinion publique doit se faire entendre

 

Fallait-il intervenir militairement en Libye dans le cadre d'un mandat international ? En France, l'intervention de la coalition fait l'objet d'une sorte d'"union sacrée". Mais, depuis quelques jours, les critiques de l'intervention commencent à faire entendre leur voix. Revue d'arguments.

L'opération n'a pas été assez préparée.

 

Avant même que les avions français n'aient décollé, l'Allemagne expliquait qu'à ses yeux, une solution militaire "est risquée et dangereuse" et que "les conséquences peuvent être imprévisibles". C'est sensiblement le même argument qu'avaient fait valoir certains des cinq pays qui se sont abstenus lors du vote à l'ONU (Venezuela, Russie, Chine, Allemagne et Inde).

Au sein même des Etats qui ont défendu cette intervention, le consensus devient plus fragile à mesure que l'opération militaire dure. En France, où le débat parlementaire a eu lieu trois jours après le premier tir de missile, une très grande majorité de la classe politique a défendu la décision du gouvernement. Tout en mettant en garde contre le "retournement des opinions arabes" et l'hypothèse d'"une forme d'enlisement du conflit", le PS a préféré critiquer le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, qui avait parlé de "croisade". Seul le Parti communiste a refusé "de mêler [ses] voix à l'unanimisme béat et aveugle qui rassemble autour du président Sarkozy et l'entrée en guerre de la France".

Aux Etats-Unis, Barack Obama doit se justifier devant l'opposition républicaine, qui dénonce une guerre dont les parlementaires n'ont pas pu débattre, mais aussi face à l'aile gauche du Parti démocrate, qui rejette une nouvelle intervention militaire contre un pays musulman après les invasions d'Afghanistan et d'Irak. Sont notamment remis en cause le coût de cette guerre, la nature du commandement militaire, géré dans un premier temps par Washington, et l'absence de toute stratégie de sortie, ainsi qu'un manque de clarté et de communication de la part de M. Obama.

 

L'intervention déborde du cadre de la résolution 1973.

 

C'est le reproche qui est fait par de nombreux pays qui ont, dans un premier temps, accepté cette intervention. Le fait que la résolution adoptée au Conseil de sécurité de l'ONU soit floue quant à l'utilisation de la force par la communauté internationale a entretenu une certaine confusion, y compris au sein de la coalition. Ainsi la Ligue arabe, qui dans un premier temps a approuvé le recours à la force lors du sommet diplomatique à Paris, le 19 mars, a très vite critiqué les bombardements. "Ce qui s'est passé en Libye diffère du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne, et ce que nous voulons c'est la protection des civils et pas le bombardement d'autres civils", a expliqué son secrétaire général, Amr Moussa. Un éditorial du Monde se fait l'écho de ces préoccupations d'interprétation, estimant que face aux "doutes et critiques [qui] se font déjà entendre [...] le mandat international doit être respecté à la lettre, sans extravagances verbales ni appels guerriers au renversement de régime".

 

La coalition agit pour les mauvaises raisons.

 

C'est l'argument employé par l'ex-président de Médecins sans frontières, Rony Brauman. Sur France Inter, il a dénoncé la volonté de vouloir "installer la démocratie et un Etat de droit avec des bombardiers. [...] A chaque fois qu'on a essayé de le faire, non seulement on a échoué, mais le remède que l'on prétendait apporter a été pire que le mal. Des interventions destinées à prévenir des massacres, j'en ai vu d'autres, elles ont gelé la situation, et les massacres qui se sont produits ultérieurement ont été pires."

Un argument qui est quelque peu relativisé par une chronique d'Alain Frachon dans Le Monde. "En 1991, les Etats-Unis ont protégé le Kurdistan d'Irak des divisions de Saddam Hussein. A l'abri de cette zone de protection aérienne, les deux grands partis kurdes d'Irak ont d'abord commencé par régler des comptes à la kalachnikov et au lance-roquettes. Puis ils ont scellé un accord politique, organisé des élections, et, année après année, cher Rony Brauman, ils ont fait de cette région la plus sûre, la plus démocratique et la plus prospère d'Irak. Cela a pris du temps."

Plus virulent, le directeur de la rédaction de Mediapart, Edwy Plenel, met directement en cause Nicolas Sarkozy, qui aurait fait de cette "manœuvre guerrière" un "calcul politicien". "On nous opposera, bien sûr, la fin justifiée qui en relativiserait les moyens : abattre un dictateur, venir au secours d'insurrections populaires, protéger des populations civiles... Or, ce n'est ici que l'habillage de circonstance d'une guerre inventée pour oublier et pour persister : faire oublier la compromission, persister dans la domination", écrit-il. Il en veut pour preuve que les convictions de M. Sarkozy vis-à-vis du régime de Mouammar Kadhafi ont radicalement changé en quelques années, comme son attitude envers les révoltes arabes s'est métamorphosée en quelques semaines. "Après un silence aussi dédaigneux qu'embarrassé, sa première réaction face aux soulèvements démocratiques qui firent tomber ses deux amis Ben Ali et Moubarak, piliers officiels de son Union pour la Méditerranée, fut de crainte et de peur", rappelle Edwy Plenel.

 

La Libye, mais pourquoi pas un autre pays ?

 

Pourquoi intervenir militairement en Libye pour sauver un peuple menacé de mort, mais rester sans rien faire quand des situations similaires se déroulent dans d'autres pays ? Ainsi Jean-Christophe Ruffin, ancien ambassadeur à Dakar et ex-président d'Action contre la faim, s'interroge dans une tribune au Monde : "Nous menons une guerre humanitaire. Nous attaquons un régime en vertu de la conception que nous nous faisons de la dignité humaine. Bravo. Mais ce principe est-il applicable partout ? Doit-il fonder notre politique étrangère et guider toutes nos décisions ? Devons-nous nous préparer à agir demain en Syrie, au Yémen, en Algérie ?", pointe-t-il, avant de s'étonner que le "fameux 'droit d'ingérence' (...) triomphe paradoxalement à l'heure où son concepteur [Bernard Kouchner] a quitté le ministère des affaires étrangères...".

Le blog Fact Checker du Washington Post se demande, lui, pourquoi ce concept d'ingérence humanitaire ne s'applique pas au Darfour, région meurtrie du Soudan que Barack Obama avait pourtant priorisé au début de son mandat. "Prenez le cas de la province du Darfour, écrit le journaliste Glenn Kessler. Le Soudan est frontalier de la Libye, et son président, Omar Al-Bachir, est devenu le premier chef d'Etat en exercice à être poursuivi pour génocide (...). La tragédie au Darfour est un conflit au ralenti, contrairement à la très rapide guerre civile en Libye, et requiert potentiellement de différents outils. Mais le conflit du Darfour n'a pas disparu, malgré la rhétorique de campagne d'Obama lorsqu'il affirmait qu'il 'ne comptait pas abandonner des peuples ou ignorer des massacres'. Un jour, ces mots peuvent revenir le hanter."


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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 07:06

 

Il continuera d'être présent et actif

 

Le longtemps réprimé Parti communiste d’Egypte a promis aujourd’hui de « continuer la lutte pour la justice et la dignité nationale », en dépit de la décision de la junte de l’exclure du «dialogue» avec les autres partis d’opposition.

 

Le parti a déclaré dans un communiqué qu’il a été et qu’il continuerait à être « présent et actif par son travail politique dans la lutte pour la question nationale et pour la conquête de droits démocratiques plus élargis et du développement social », en dépit des vagues de répression qu’il a subi depuis sa fondation en 1921.

 

La semaine dernière, les dirigeants militaires Egyptiens ont rencontré une délégation d’hommes d’affaires, de politiciens réformistes et d’intellectuels afin de discuter de la transition à un gouvernement civil.

 

La délégation comprenait l’ancien responsable de l’agence nucléaire de l’ONU Mohamed El-Baradei, l’ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa et des membres de groupes de jeunesse qui ont organisé les manifestations de masse Place Tahrir  mais aucun représentant Communiste.

 

Le parti a condamné « toute tentative d’exclure les Communistes de quelque dialogue national que ce soit», et a déclaré qu’il est désormais en train de se préparer à retrouver sa juste place dans le processus politique que connaît le pays.

 

Il a également fermement condamné l’offensive du gouvernement Irakien contre le Parti communiste Irakien, visant à fermer le siège du parti, faisant remarquer que cela « met en péril l’avenir du développement politique et démocratique dans ce pays occupé.

 

Nous en appelons toutes les forces démocratiques et progressistes Irakiennes, Arabes et du monde entier à s’opposer à cette décision car l’histoire nous a appris que les expériences du fascisme et des régimes répressifs totalitaires commencent par l’anti-communisme et passent ensuite à l’hostilité envers toutes les forces démocratiques, a-t-il affirmé.

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 12:33

 

Sarkozy sous commandement américain!

 

Depuis hier, les télévisions françaises, reprenant sans vérifier les informations « storytellées » de l’Elysée (faut quand même admettre que la machine est bien rodée) nous bassinent avec le leadership français que la France se serait attribuée dans la décision d’intervenir dans l’affaire libyenne et dans l’action militaire qui s’est engagée par la suite. « La France en première ligne », « Sarkozy, commander in chief », « La France frappe la première », « Les avions français ont été engagés les premiers », « Le leadership français contre Kadhafi »…

 

Toute la journée de samedi a été consacrée à la récitation de cette belle histoire. Sans notre glorieux président, héritier de César, Talleyrand, Charles XII de Suède, Bismarck, Clausewitz, Sun Tzu, Ike et Churchill, rien n’aurait été possible.

 

Soumis à ce déluge uniforme autant qu’univoque, il est alors bon de se pencher sur la couverture des mêmes événements par la presse américaine, entre New York Times et Washington Post, organes de presse qui ont fait leur preuve en matière d’indépendance et de sérieux. Cette lecture permet (hélas, je dis bien hélas..) de mesurer l’écart entre la « vérité sarkozyste » telle que les télévisions françaises la serinent depuis hier et la dure, froide et objective réalité.

 

De cette lecture, on peut tirer deux leçons :


1) Ce sont les Etats-Unis, seuls, qui ont décidé qu’il était enfin possible de se lancer dans l’opération diplomatique ouvrant la voie à l’emploi de la force contre la Libye.


2) Une fois ces opérations entamées, la France sarkozyste a été placée sous commandement américain et obéit depuis au doigt et à l’oeil à ce que disent et décident Hillary Clinton et le président Obama.

 

On reprend :


1) Un article visiblement très bien informé du New-York Times (à lire ICI en VO) décrit le processus qui a mené Obama à se décider à intervenir en Libye. Ce sont trois femmes, Hillary Clinton, Susan Rice (ambassadeur américain à l’ONU) et Samantha Powers (conseiller au National security council) qui ont convaincu Obama jeudi dernier (soit AVANT le show Juppé de vendredi devant le Conseil de sécurité) qu’il était possible d’intervenir sans risquer de se lancer dans une opération débouchant sur un nouvel Irak. Le président américain a pris sa décision parce qu’il a été alors convaincu par ces trois femmes que les pays arabes et africains l’approuveraient et ne verraient pas en lui un néo-Bush.

Par la suite, les Américains ont laissé les Français être les petits télégraphistes de leur décision, décision sans laquelle rien n’était possible. En clair, si les trois femmes en question n’avaient pas convaincu Obama, Juppé, Sarkozy et leur résolution se seraient fait retoquer à l’ONU. Du reste, il suffit pour s’en convaincre de lire attentivement le papier du NYT consacré aux coulisses du VRAI pouvoir où s’est joué la prise de décision contre Kadhafi : le nom de Sarkozy n’y apparait pas une fois…


2) Quant au leadership français dans la direction des affaires militaires depuis hier, un autre article du Washington Post (à lire ici en VO) vient réduire la communication sarkozyste sur le sujet à l’état de fable pour les enfants. En effet, dans cet article faisant le point sur le début des opérations militaires contre les troupes de Kadhafi, le Washington Post précise que l’ensemble de ces opérations est placée sous le commandement des forces américaines en Afrique. « The French sorties were followed quickly by the wave of missile strikes against Libyan air defenses. More than two dozen warships and a large number of warplanes made up the initial strike force, which was led by the U.S. military’s Africa command, a senior U.S. military official said. » Encore une fois, la réalité est cruelle : si leadership français il y a, il s’agit d’une politesse faite par les Américains à la France de Sarkozy, « Messieurs les Français, tirez les premiers… Parce que ça nous arrange… » Rien de plus.


Tout bien considéré, c’est assez accablant. Le président français, en campagne permanente, est en train d’instrumentaliser une juste opération militaire internationale en opération de communication personnelle dans le but de grapiller quelques points dans les sondages, le tout en racontant, pour faire les gros titres de l’actualité, une fable que la lecture des meilleurs journaux américains vient balayer en deux temps trois mouvements. Il est bien triste de constater que le président français ne peut donc rien faire, même pour livrer un juste combat, sans que cela soit nécessairement destiné à satisfaire son narcissisme exacerbé et sa campagne électorale permanente.

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